poker face

Tout d'abord remettons les choses dans l'ordre, poster ici a toujours été un grand kiffe, même si parfois enfanter le bouzin m'a coûté sueurs (et tremblements), je n'ai jamais posté pour poster, jamais écouté les sirènes (du coeur d'Alexandrie) qui me poussaient à poster every day sous la menace de me transformer en statue de sel ou de faire mourir Clochette.

"nan mais t'es foooolle! si tu postes plus, on va t'oublier quoi!! "

Genre pardon on va oublier qui?

Sans déconner je vous aime et c'est pour ça que n'ayant rien à dire, j'ai préféré me taire. Bon apres je pourrais te dire que c'est la dépression saisonnière, la côte cassée, la rhino incrusté dans les gènes de mes enfants, ce temps de merde ou une mycose (voir pire qu'une mycose, un jour je te ferai rêver) mais en vrai c'est juste que mon inspiration s'est fait la malle cette catin. Du jour au lendemain je suis restée doigts de main en éventail sur le clavier, complètement atterrée devant mon manque d'inspiration, hallucinée devant ce blanc géant incrusté dans mon cerveau, à la limite de penser au dédoublement de personnalité, "sans déconner c'est moi qui ai écrit tous ces posts?". Call me Tara.

Au même moment j'ai ressenti une véritable overdose du net, tous les blogs que je suivais ou presque (bytheway je vous aime) me paraissaient sans intérêt, idem pour les réseaux sociaux (twitter m'a tuER). Internet m'ennuyait. J'arrivais à rester 48h sans fouiner sur facebook, plusieurs jours sans checker mes stats, des semaines sans mettre à jour mes lectures bloguesques.

Attends j'ai flippé, j'allais appeler Colombo et puis je me suis dit, enfin ma mère m'a dit (le bouddhisme en grand sauveur de l'addiction au net) que c'était sans doute un lien de cause à effet, que je n'avais pas besoin d'écrire tout simplement, pas besoin de me coller devant un écran pour vivre la vie des autres, la mienne étant largement suffisante. Amen.

Évidemment l'addiction est beaucoup plus vicieuse que ça, elle n'a pas dit son dernier mot, j'ai encore de longs moments de fou rires devant mon mac, et des spasmes automatismes virtuels, mais l'essentiel c'est que j'ai décidé de ne pas me forcer, de ne plus me torturer parce que je ne postais pas ou que je ne commentais plus. Si j'ai des conneries à dire j'y vais sinon je préfère faire des gâteaux et les bouffer, picoler et danser sur les tables profiter de la vie en vrai.

Justement Jeudi (j'ai toujours eu des notes bidons en rédac, t'as vu la longueur de mon introduction sans deconner?!) j'étais invitée dans un grand palace Cannois, pour tapiner un cocktail de fin de congrès (en général un grand moment puisque tous les congressistes se lâchent sachant que le lendemain c'est retour à la case routine, adieu la cochonne prête à tout, bonjour bobone) (non moi ça compte pas, on fait le même métier avec mon mari donc on va niquer dans les mêmes congres) (euh l'un avec l'autre cela va sans dire). J'avais mis ma tenue de circonstance, mini robe et puteshoes of course.

Quand je me suis retrouvée avec les dim-up au niveau des genoux devant tout le monde j'aurais du y voir un signe, faire demi tour et retourner dans ma voiture, voir carrément dans le ventre de ma mère.
Mais ce n'est pas une paire de dim-up qui va me gâcher un cocktail dans un palace et ce n'est pas non plus le regard de 1000 convives sur une pauvre meuf qui tient ses collants en marchant qui va m'effrayer, je te rappelle que qui dit palace dit concierge, "Bonsoir Monsieur le concierge auriez-vous un peu de scotch s'il vous plait?"
à 21h en robe de soirée et puteshoes, c'est passé comme une lettre à la poste, un concierge ça n'a peur de rien.
J'ai donc scotché le bordel directos sur mes cuisses et suis allée me chercher une coupe de champagne tête haute (et épilation de la cuisse autonome).

Apres quelques minutes de supers moments de retrouvailles avec mon ancienne vie : anciens collègues (toujours aussi alcooliques), anciens clients (toujours aussi faux derches), anciens fournisseurs et ancien patron (voir post précédent), un soi disant ami vient vers moi pour me présenter quelqu'un, "un client potentiel"...non ne pars pas on ne parle pas tapin j'ai dit
Là encore en voyant le type, caricature du bobo parisien, cheveux savamment décoiffés, chemise The Kooples, foulard vintage, veste Sandro, brogues aux pieds et regard condescendant voir carrément puant, j'aurais du me méfier et rentrer à la maison (me coller de la biafine sur les cuisses) (depuis quand le scotch est fait avec de la laine de verre?), mais j'ai dégainé mon plus beau sourire (en vrai c'était le masque de la douleur) et j'ai commencé à lui parler boulot.
"Enchantée, vous êtes dans l'événementiel?"
"ouai j'ai monté mon agence de com sur Boulogne, ça cartonne (sur le ton de "j'suis un tueur j'ai 30 balais à peine et j'ai deja une agence qui déboite, tu couches?")
"Bravo! (change de ton connard je vais pas tenir 3 phrases)"
"et vous il parait que vous avez du talent aussi?" (je te jure il a osé)
"c'est ce que disent mes ex c'est vrai"
"..."
"rassurez vous je parlais shopping" (si je lui dis le mot "pipe" la de suite je suis pas sur qu'il comprenne)
"vous êtes aussi dans l'événementiel alors?" (j'avais déjà envie de lui décoller sa mère mais en plus il a pas un brin d'humour, imagine comment je m'accroche à ma coupe pour ne pas le laisser en plan comme un connard)
"je suis responsable commerciale depuis peu pour un groupe qui fait effectivement de l'événementiel mais pas que, plus exactement il s'agit de lieux de soirées, le plus connu étant le *bip* " (j'ai bien réfléchi je crois que c'est mieux que tu ne saches pas le nom tu voudrais me buter pour avoir le job) (ou pas...)
et la je vois le mec se transformer, devenir rouge, regard noir et limite la base au coin des lèvres
"vous connaissez?" je lui demande
"j'ai organisé une soirée chez vous, un désastre d'ailleurs il y a eu un procès ça s'est mal terminé"

Sur la tête de mes gosses!!! on me présent UN gars, un seul!! et il a envie de me casser la gueule! trop de bol!
En general soit tu feins un malaise, soit tu lui dis "là!! derrière!! y'a lady gaga!!" et tu pars en courant, soit t'es trop con et tu cherches à comprendre
D'apres toi j'ai choisi quelle option?
"c'est marrant c'est pas de chance sur 1000 personnes il a fallu qu'on se rencontre" (je sors mes rames)
"ce n'est pas marrant non (forget l'humour) (c'est peut-etre sa façon à lui de me draguer), c'est assez pénible même" (ah non je confirme c'est pas de la drague il va m'en coller une)
"rooooo écoutez je suis désolée mais je viens de commencer, en tout cas je peux vous dire que grâce à moi ça ne se reproduira plus, je vous assure ils ont embauché la meilleure" (retenter l'humour ou mourir j'ai pas le choix)
Et la le gars comme ça sans crier garde tourne les talons et ........ se casse!!!
NON MAIS JE TE JURE IL ME PLANTE LA AVEC MA RAGE ET MA HONTE....et ma coupe de champagne vide... sans un mot le mec
Encore sous le choc je retrouve des potes, des vrais, je retrouve aussi du champagne et je décide d'oublier ce gros con, apres tout si il a envie d'être désagréable grand bien lui fasse, ça va avec son look.

Le lendemain, l'histoire est oubliée, je suis en train de marcher dans les allées du salon (le congres pas ma baraque) (oh l'autre ! t'imagine des allées dans mon salon?!) (je vais reprendre un xanax t'as raison)
Anybref, je serre 2, 3 paluches, je souris, je papote et en plein virage je tombe sur Mister Connard himself, accompagné de 3 autres gars. Le mec, qui a définitivement l'assurance de Sarko, se jette sur moi :
"Hello comme on se retrouve, désolé pour hier j'espère que vous ne m'en voulez pas?"
Là tu te demandes si je lui ai mis ma main dans la tronche
ou si j'ai sorti 2, 3 grossièretés  méritées?
ou mieux un vomi sur ces brogues
Raté! j'ai fait plus simple
J'ai dit :"incroyable!! vous n'allez pas me croire y'a LADY GAGA!! Là là! derrière!!!!"
Il s'est retourné
Je me suis cassée


Fallait pas m'emmerder....