‎"rester assis au bord de la fenêtre et regarder les éclairs foudroyés le ciel ben c vachement plus relaxant qu'un verre de rosé" "ouai et en plus à la fin t'es pas bourrée"

La fierté chez les Corse c'est sport national
tu peux appeler ça de l'arrogance, moi qui ai du sang polyphonique dans les veines je trouve en tout cas que c'est plus classe de garder la tête haute et la gueule bien ouverte que de surjouer la fausse modestie
Attends regarde autour de toi tu trouves qu'on nous félicite souvent, qu'on nous congratule fréquemment?
walou! keutchi!

Alors se dire qu'on assure pour quelque chose des fois pourvu que ce soit vrai et sans le crier à tout bout de champ non plus (on s'appelle pas Sarko), ça ne fait de mal à personne et ça te cajole plutôt bien l'égo (comme dit si bien l'adage "on est jamais mieux servi que par bibi"....)

Mais il faut croire qu'i muvrini ne chante pas assez fort dans mes cellules, j'ai toujours eu un vieux problème de confiance en moi, un ami nommé "doute" un poil trop collant, comme une facilité à voir ce qui ne va pas chez moi, un magnifique miroir auto-déformant dans l'ADN.

La plus belle illustration étant que j'ai préféré rester 15 ans dans la même boite dont presque 10 à me dire "putain mais qu'est-ce que je fous là c'est d'un chiant!" (j'y suis restée jusqu'à sa liquidation totale je te signale, limite si je n'ai pas eu le droit à "allez Madame on ferme faut y'aller maintenant !! faut sortir y'a plus de meuble, plus d'électricité lâchez donc la poignée de porte")
Rester jusqu'au bout, même avec dégout ou ennui, faire ce que je maitrisais parfaitement était beaucoup plus simple que de tenter l'épanouissement dans un truc inconnu, tu vois le topo? c'est pas comme si j'étais seule à le vivre hein?
Pourtant je te rassure on ne peut pas dire qu'on me couvrait de compliments, ni qu'on m'offrait une prime à chaque dossier (brillamment) traité (en vrai on préférait m'en donner un autre tout de suite derrière c'était plus sympa), mais que veux-tu je faisais partie des gentils soldats, j'acceptais les plus gros dossiers avec 3 tapes dans le dos (pour le "merci" faut pas rêver, uniquement les années bissextiles).

Et puis devant le vide (la fermeture de la boite) (et donc mon licenciement et celui de mon homme) (eh oui c'est la que tu apprends que je n'étais pas toute seule dans le caca cet hiver, on était deux, un binôme de chômeurs sous le même toit, ça te fait rêver hein?) il a bien fallu se décider, j'ai sauté, j'ai accepté un défi et je suis allée vers l'inconnu, vers un presque nouveau métier.
La première semaine j'ai vidangé tous les matins
La deuxième j'ai laissé mon anU se reposer mais mon cerveau à pris le relais avec des pensées super-méga positives "j'suis trop nulle je devrais pas être là ils vont s'en rendre compte et me virer"
Au bout d'un mois j'ai continué à trouver louche tous ces sourires et ces remerciements, "ils font semblant de me trouver bien mais à la fin de la période d'essai ils me dégagent"
Au deuxième mois non seulement ma période d'essai était validée mais on m'offrait une prime ET une semaine de vacances, j'ai cru que c'était une blague et qu'on allait me gueuler "SURPRISE SURPRISE!!!! c'était une blague tu es virée, regarde y'a des caméras, allez pleure c'est pour la télé réalité !!!!"
Bref tu piges un peu comment le sang Corse il doit être resté au niveau de mes pieds uniquement ou dans mon sale caractère mais pas dans mon cerveau, non la haut c'est juste de la bile qui circule.

On m'a dit il y a à peine 1 semaine "la peur du connu est toujours moins forte que la peur de l'inconnu" voila finalement c'est aussi con que ça, on a peut-être peur de ce qu'on accepte, de la vie qu'on se fabrique, peur de cette acceptation du médiocre, de l'agression provoquée par la déception, peur de devenir aigrie mais cette crainte est toujours moins effrayante que le grand plongeon vers l'inconnu.


Et puis un jour, après maintes félicitations, et rencontres qui aboutissent à des contrats, tu attrapes ton doute et tu lui dis qu'il serait peut-être temps qu'il aille se faire voir chez les grecs (enfin non pas eux les pauvres, z'ont assez d'emmerdes), tu acceptes les compliments, tu t'étonnes un peu moins des louanges, tu pourrais presque croire que tu assures. 
Un jour on sous entend même qu'on te verrait bien responsable d'un département, que tu pourrais diriger à toi toute seule une équipe, t'as bien envie de te rouler par terre et de claquer la bise à tout le monde (si tout le monde te regardait pas avec jalousie) (mais ça c'est un autre problème), tu fais gaffe à pas exploser tes tropéziennes au niveau des chevilles, tu évites de parler de toi à la deuxième personne (ah bon c'est ce que je suis en train de faire?), bref tu commences à prendre la confiance.


Tu as bien envie d'en faire profiter l'homme de ta vie, tu lui envoies un email, franchement merde quoi "directrice" t'imagines un peu? :
 "chéri ce soir tu te tapes la dirlo, va falloir fayoter sévère!!"


réponse "que la dirlo ne se fatigue pas trop elle a quand même beaucoup de boulot qui l'attend
signé : le proviseur....."


ouai t'as pris la confiance c'est con...
t'aurais pu vérifier le destinataire...
t'aurais pu éviter de l'envoyer à ton directeur financier....







ce mec me redonne confiance dans la Soul, je retrouve un peu de Marvin en lui et ce morceau même au fond du trou il me file la patate

ps ; cherche pas le rapport avec le titre....je te dis des fois je me fais peur