La simplicité et les cigales

gif via la géniale FromMetoyou (on dirait une image de mon mariage)(on avait mis les mêmes loupiotes)(on voulait un mariage simple comme un bal musette)(mais avec du gros HipHop et pas de l'accordéon faut pas deconner)(mais on a eu l'invité avec son accordéon surprise)(1h d'accordéon j'ai eu envie de me crever les tympans avec mon bouquet de mariée) (imagine si on avait choisi un thème provençal)(on aurait bouffé du pipeau)(je sens que tu te lasses la des parenthèses)(je me trompe?)


Dans ma région, dans ma ville, dans ma rue, dans ma maison tout transpire l’apparence, l’orgueil, l’esbroufe, le bling-bling, la mégalo. Fais un tour sur la Croisette, dans la rue d'Antibes ou à une terrasse de café et regarde passer la frimerie dans toute sa splendeur.
Ici pas question de rester en tongs, de garde ses racines blanches, de zapper une épilation des pieds ou une manucure du maillot (ou l’inverse).
Que ce soit pour un anniversaire, une bar-mitsvah, un mariage ou limite un enterrement, tu invites la terre entière, tu te payes la plage du Carlton (un jeté de cendres du ponton ça existe si), tu sors la limo et tu invites beyoncé denise fabre pour faire un petit discours (rigole pas c'est arrivé il y'a quelques semaines)
Voila pour résumer en toute objectivité partialité la vie sur la côté d’azur
Tu veux un sac tu vas chez DG, une montre c’est Gucci, des chaussures c’est J. Choo, même le tampax c’est du plaqué-or
J’ai été élevée dans une famille totalement opposée à ce genre de comportement, si mon père avait eu envie de se balader en slip et en tongs sur la Croisette il l’aurait fait mais il a préféré faire mieux, il arrivait au conseil municipal (unique élu de l’opposition ou presque) (on est à Cannes je te rappelle) ou à une interview mal rasé, le cheveu hirsute, les shoes de 30 ans d’âge, le jean limite troué et j’en passe. Les idées d’abord le look après, enfin plutôt jamais en fait.
Combien de fois en ville il m’a montré du doigt, d’un doigt bien accentué, ce festival de gros sous, ce championnat de l'ostentatoire. Combien de fois il m’a refusé une fringue, un objet, une sortie sous prétexte que c’était du gaspillage, de l’inutile, du grand n’importe quoi. Adieu sac chevignon, doudoune Schott. Adieu journée plage à St Trop. Adieu fête d’anniversaire à Monaco. Adieu chappy (et pas chapo). J’ai roulé en solex, j’ai fêté mon anniv sur la plage publique au milieu des mégots, j’ai acheté mes fringues dans des dépots-vente ou à des copines fortunées qui re-vendaient sous le manteau leur trop plein de sapes (j’aurais tellement kiffé Ebay si ç'avait existé à cette époque) bref j’ai très vite jonglé avec le système D, au point une fois, de baby-sitter un week-end entier juste pour me payer un jean Marithé et François Girbaud, sauf que mon père m’a forcé à le ramener en boutique quand il a pris connaissance du tarif (500 Francs à l’époque je m’en souviens encore tres tres bien tellement j’ai perdu la face en toute beauté). A la maison il fallait savoir conjuguer parfaitement le verbe être et pas le verbe avoir.
Bref je me suis toujours demandé pourquoi mon père a choisi de vivre ici tellement il est éloigné de ce style de vie. Je crois qu’on a quelque chose de très fort dans cette famille de ce côté-là surtout (c'est à dire le côté Corse) ça s’appelle l’esprit de contradiction, ou l’entêtement aussi peut-être. Ou tout simplement l'attachement aux vraies valeurs (mais là ça fait un peu frime limite)
De mon côté j’ai très vite saisi que je ne ferais jamais partie de ce milieu friqué mais qu’à rester satellite on rigole beaucoup plus. Toucher l’or du bout des doigts c’est beaucoup moins stressant et flippant que de le garder sur soi au risque de se le faire voler. Sortir avec des mecs modestes, c’est beaucoup moins risqué, on viendra pas te le piquer(alors que se taper Jude Law ça doit être usant) (faudrait que j'essaye pour voir) (je deconne mon amour je t'aime) (mais juste 1 fois avec Law ça compterait?)
Comme tout le monde of course j’aime les belles choses, les bons repas, les beaux hôtels, les belles shoes, je ne suis pas comme mon père je ne crache pas dessus mais j’avoue je ne suis pas à l’aise avec le pognon, surtout celui qui est brulé sans vergogne, limite sans plaisir juste pour se la péter.  Il faut croire que mes origines et mon éducation me colle au derche, je ne serais jamais une jetsetteuse. Courir les boites de nuit où l'argent coule à flot ça ne me fait pas bander.
Et alors c'est là que je te demande qu'est-ce ce qui m'a pris de bosser pour le plus hype des restos de la région, la plus fashion des boites et la plus people des plages aussi?
Aujourd'hui grâce à mon père et à son rejet du luxe et du fric, je sais ne pas me faire d'illusion, je sais ce que j'ai, ce que j'aime, ce que valent les gens plutot que leur argent, être droite dans mes pompes et à ma place c'est tout l'intérêt d'une grande frustration éducative
Toucher juste du bout des doigts je te dis et surtout surtout ne pas m'arrêter de rêver.....

Vive la simplicité (au bord de mer quand même faut pas déconner!!)

Le Trayas

tu la vois la grotte la droit devant, elle est sombre, profonde, on entend gronder la mer (et sans doute les murènes aussi) j'ai failli mourir de peur

je donnerais cher pour entendre ses pensées quand elle fixe la mer

Ma meilleure amie, une vraie pipelette 

c moche l'addiction hein....

...surtout quand on la transmet aux enfants

LOL

The end...

CigaLand from roca365 on Vimeo.

(et chez Vinvin il semblerait qu'on soit sur la même longueur d'onde)